Pierre Mendès France

Né à Paris dans une famille d’origine juive ashkénaze de commerçants aisés, docteur en droit, diplômé de l’École libre des sciences politiques, Mendès France est le plus jeune avocat de France lorsqu’il s’inscrit au barreau, le plus jeune député lorsqu’il est élu dans l’Eure en 1932, et le plus jeune membre du gouvernement lorsqu’il entre dans le second cabinet de Léon Blum, en mars 1938, comme sous-secrétaire d’État au Trésor.
Spécialiste des questions financières, il est en 1943, commissaire aux Finances dans le Comité français de libération, à Alger.
Après avoir dirigé la mission française à la conférence de Bretton Woods, il est nommé en septembre 1944 ministre de l’Économie nationale; en avril 1945, faute d’obtenir un contrôle draconien de tout le secteur économique et financier, il démissionne avec éclat: «Nous traversons une crise d’immoralité qui rappelle le Directoire...». Il est gouverneur du Fonds monétaire international et gouverneur adjoint de la Banque internationale de reconstruction de 1946 à 1958.
En mai 1947, il est désigné comme représentant permanent de la France au Conseil économique et social de l’O.N.U. En 1953, il participe à la fondation de L’Express, journal qui se veut très vite l’organe de la bourgeoisie de gauche et du mendésisme militant.
Situé alors à la gauche du Parti radical, dont il assume la vice-présidence, Mendès France est investi comme Premier ministre et ministre des Affaires étrangères en juin 1954, après Diên Biên Phu ; il se donne un mois pour conclure la paix en Indochine . Il accorde ensuite l’autonomie interne à la Tunisie. Gouverner, c’est choisir, titre d’un ouvrage écrit en 1953, deviendra sa devise.
Renversé le 5 février 1955, Mendès France et les radicaux-socialistes fondent, par un accord avec les républicains sociaux de Chaban-Delmas, la S.F.I.O. de Guy Mollet et l’U.D.S.R. de François Mitterrand, le Front républicain; L’Express apparaît comme l’organe de cette alliance. La majorité parlementaire que le Front constitue fait que Mendès France devient ministre d’État dans le cabinet Mollet en février 1956. En désaccord sur la politique suivie en Algérie «où le recours aux armes ne saurait suffire», il démissionne trois mois plus tard. Il abandonne d’autre part la direction du Parti radical, estimant que le contrat signé au congrès de Wagram (redressement et assainissement du parti) a été «foulé aux pieds».
En 1958, tenant pour une attitude de «facilité» de s’en remettre entièrement à un homme, «certes glorieux et prestigieux, mais dont les intentions sont incertaines», Mendès France opte pour le «non» au général de Gaulle, dont il ne cessera de contester les choix économiques et de dénoncer le «régime ultraprésidentiel». Bientôt, cherchant une nouvelle voie de centre gauche, il rejoint le Parti socialiste autonome (P.S.A., futur P.S.U.); il se retrouve exclu du Parti radical en 1959. Opposé à une Algérie française — solution tardive qu’il juge impossible — il continue de faire connaître ses idées en publiant, en octobre 1962, La République moderne, où il définit la «planification démocratique»; loin d’être une organisation oppressive, celle-ci est pour lui l’axe autour duquel doit se mettre en place toute la construction économique et politique d’un pays.
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Catroux, Georges (1877-1969), général français.

Né à Limoges, gouverneur de l'Indochine en 1940, il se rallie la même année au général de Gaulle. Catroux pratique une politique libérale au Levant, où il est nommé haut-commissaire en 1941. Gouverneur général de l'Algérie (1943-1944), il est préposé à l'Afrique du Nord dans le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) de septembre 1944. Il est ensuite ambassadeur de France à Moscou (1945-1948).
En février 1956, il est nommé ministre-résident à Alger par Guy Mollet, qui souhaite remplacer Jacques Soustelle, acquis aux thèses de l'«Algérie française». Gaulliste prestigieux mais déjà fort âgé (80 ans), Catroux est réputé libéral en matière coloniale. En effet, il a négocié l'indépendance des mandats français du Liban et de la Syrie, ainsi que le retour à Rabat du sultan Mohammed V (1955). Catroux est en outre considéré par les Européens d'Algérie comme un «bradeur». Guy Mollet, accueilli par une émeute à son arrivée à Alger, décide par conséquent de le remplacer par le socialiste Robert Lacoste. En 1961, Catroux devient membre du haut tribunal militaire qui juge les généraux du putsch d'Alger (22-25 avril 1961). Il a reçu la distinction de grand chancelier de la Légion d'honneur (1954).

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Le Général De Gaulle ("à partir de l'Algérie")

Pour Charles De Gaulle commence alors ce que André Malraux a appelé la «traversée du désert». Retiré dans sa résidence familiale de Colombey-les-Deux-Églises, en Haute-Marne, de Gaulle se consacre à la rédaction de ses Mémoires de guerre, se rendant à Paris une fois par semaine pour recevoir ses fidèles, des historiens et des journalistes, et effectuant plusieurs voyages, notamment en Afrique (1953, 1956) ou au Sahara (1957). À partir de 1957, le problème de l'Algérie précipite la France vers une crise politique majeure et des rumeurs de plus en plus insistantes font état d'un possible retour au pouvoir du général de Gaulle. Interrogé par certains de ses proches sur la situation algérienne, de Gaulle leur aurait laissé entendre que la seule solution pour l'Algérie résidait dans l'émancipation tout en leur interdisant de rapporter publiquement ses propos, selon son biographe Jean Lacouture.
À partir du printemps de 1958, les appels en direction du général de Gaulle se multiplient jusque dans les milieux politiques qui lui sont peu favorables. En mars 1958, une «antenne» algéroise installée par le ministre de la Défense, Jacques Chaban-Delmas, se met à préparer ouvertement son retour au pouvoir, et son nom est intentionnellement mis en avant par le général Salan lors de l'insurrection du 13mai 1958. Entre menace de coup d'État militaire et intrigues politiques, de Gaulle s'impose comme le seul capable de résoudre la crise de régime, simultanément appuyé et par les tenants de l'Algérie française et par ceux qui voient en lui l'homme de la décolonisation. Le 15mai, il se déclare «prêt à assurer les pouvoirs de la République» et, quatre jours plus tard, alors que la tension ne cessait de monter, il convoque la presse pour bien marquer le «légalisme» de ses intentions, déclarant avec humour: «Ce n'est pas à soixante-sept ans que je vais commencer une carrière de dictateur.» Jouant subtilement d'un double jeu entre le pouvoir et les insurgés, de Gaulle se montre d'une grande intelligence politique pendant ces jours d'agonie de la IVeRépublique (ce que la gauche lui reprochera), manœuvrant entre déclarations publiques et contacts privés jusqu'à se voir appelé par le président de la République René Coty à la présidence du Conseil le 29mai. Bénéficiant d'un large soutien émanant aussi bien des socialistes et du MRP que de la droite, il reçoit de l'Assemblée les pleins pouvoirs pour réviser la Constitution. La IVeRépublique s'en était remise à son fondateur.

L'artisan de la VeRépublique
De Gaulle forme un gouvernement comptant quelques gaullistes militants, parmi lesquels le garde des Sceaux, Michel Debré, mais dont les quatre ministres d'État sont d'anciens présidents du Conseil de la IVe République, manifestant ainsi une continuité républicaine à laquelle tient de Gaulle pour rendre sa légitimité incontestable. Pendant l'été de 1958 est rédigée la nouvelle Constitution, que 80% des Français approuvent par référendum en septembre 1958 et, en janvier 1959, de Gaulle est élu président de la République par un collège de quatre-vingt mille grands électeurs. La nouvelle Constitution instaure en France un régime parlementaire semi-présidentiel, appuyé sur le recours fréquent au référendum et dominé par un chef de l'État entendant exercer effectivement le pouvoir suprême. Là où les partisans du général voyaient dans la consécration de l'appel à la volonté populaire un gage de respect de la souveraineté nationale, les opposants à la Constitution, parmi lesquels figurent François Mitterrand et Pierre Mendès France, dénoncent l'instauration d'un système plébiscitaire où l'autorité de l'exécutif limite étroitement les mécanismes du parlementarisme démocratique. Trois priorités s'imposent au président nouvellement élu et à son premier ministre Michel Debré, qui reste en fonction jusqu'en 1962 : rebâtir l'État, rétablir la monnaie, ce qui est rendu possible par le plan d'assainissement économique Pinay-Rueff, qui détermine notamment la création du nouveau franc et, surtout, régler la question coloniale, dominée par le problème algérien. Après avoir apporté son soutien aux Français d'Algérie (auxquels il déclare le 4 juin 1958 : «Je vous ai compris»), de Gaulle met au point, voyage après voyage, sa stratégie, consistant à obtenir la victoire militaire pour faire ensuite la paix sur les bases de l'«autodétermination» des Algériens, qui se voient offrir le 16 septembre 1959 le choix entre la «francisation», l'«association» (conseillée) et l'indépendance dont de Gaulle prévoit qu'elle mènerait au chaos. Se sentant trahis par celui dont ils avaient appuyé le retour au pouvoir, les partisans de l'Algérie française n'ont ensuite de cesse de s'opposer violemment à lui, lors de la semaine des Barricades à Alger (24 janvier-1er février 1960), puis à nouveau le 22 avril 1961, lors du putsch des généraux, conduit par Salan, Jouhaud, Challe et Zeller. Le général réapparaît à cette occasion en tenue militaire, prend possession des pleins pouvoirs que lui confère l'article 16 de la nouvelle Constitution en cas de crise grave et obtient rapidement le retour à la légalité républicaine. Les pourparlers avec le Front de libération nationale (FLN) débouchent sur la signature des accords d'Évian (18 mars 1962) qui reconnaissent l'indépendance de l'Algérie (et à la minorité européenne le droit théorique de continuer à vivre dans le nouvel État), tout en préservant pour la France un droit de regard sur l'exploitation du pétrole algérien et la possibilité de réaliser des essais nucléaires dans le désert saharien. L'
Organisation armée secrète (OAS), mouvement terroriste qui compte bon nombre de militaires de haut rang et de responsables politiques (dont Georges Bidault et Jacques Soustelle) opposés coûte que coûte à ce qu'ils considèrent comme un abandon de l'Algérie, entreprend de saboter les accords d'Évian en pratiquant la politique de la «terre brûlée», rendant définitivement impossible toute cohabitation entre Algériens et pieds-noirs au sein du nouvel État indépendant. Peu après la déclaration d'indépendance de l'Algérie, le général de Gaulle est victime d'un attentat au Petit-Clamart, qui faillit lui coûter la vie (août 1962).

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LES SAS

Fondés par
Jacques Soustelle avec le général Parlange, figure légendaire des Affaires Indigènes du Maroc, le Service des Affaires Algérienne donne naissance, à la fin de 1955, aux Sections Administratives Spécialisées, les SAS, qui représentent l'autorité civile au près des 1484 communes créées par la réforme municipale de 1956. Confiées à des lieutenants ou des capitaines, les 800 SAS d'Algérie vont tout faire parmi une population déshéritée : nourrir, enseigner, soigner, équiper, gérer, administrer, assurer la sécurité avec l'aide de l'Armée. De 1956 à 1962, 73 officiers, 33 sous-officiers, 42 attachés-civiles et 612 maghaznis tomberont "pour la France et pour l'Algérie" au cours de leur combat pour la paix.
Les SAS constituent tout de suite un espoir pour la population et un danger pour le FLN : en Janvier 1956, le lieutenant Leprince, chef de la SAS du Vieux Marché (Sétif) est tué, premier de ces 73 officiers des 800 SAS mort dans cette bataille pour la paix.Revenir à la chronologie


Jacques Soustelle

Né le 3 février 1912 à Montpellier (Hérault), il est ethnologue, spécialiste de l'Amérique latine, sous-directeur du Musée de l'Homme (1937-1939), membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (1937). Rallié à de Gaulle en 1940, il est Commissaire national à l'Information (1942), directeur général des services spéciaux d'Alger (1944), puis commissaire de la République à Bordeaux. Ministre de l'Information (1945), puis des Colonies (1945-1946). Il est secrétaire général du RPF dont il est un des fondateurs (1947-1951) député du Rhône (51-58), gouverneur général de l'Algérie (1955), il voit de Gaulle comme seul capable de maintenir l'Algérie dans une République rénovée. Ministre de l'Information en juillet 1958, il devient ministre délégué auprès du Premier ministre (59-60). Mais pour l'intégration, contre l'autodétermination de l'Algérie, il quitte le gouvernement en février 1960, après la semaine des barricades. Après 7 ans d'exil, il rentre en France à la faveur de l'amnistie (68) et est député en 73. Il est élu à l'Académie française en 1983. Il meurt le 6 août 1990.

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Les accords d'Evian

Signés le 18 mars 1962 par les délégués du gouvernement français et ceux du gouvernement provisoire de la République algérienne, les accords d'Évian reconnaissent l'indépendance de l'Algérie, l'intégrité de son territoire - dont le Sahara - ainsi que l'unité de son peuple.

Par ailleurs, la France s'engage à évacuer progressivement ses troupes et à maintenir, trois ans durant, son aide économique au niveau de 1961. Enfin, Paris obtient des assurances dans le domaine du pétrole (déclaration de principe sur la coopération franco-algérienne jointe aux accords).

Entamés dès 1961 en Haute-Savoie, les pourparlers de paix cherchent à dégager un compromis difficile, susceptible d'être acceptable entre les deux parties, dans un climat politique très passionnel. Il s'agit pour les Français - dont la délégation comprend L. Joxe, R. Buron et J. de Broglie - de mettre un terme à l'engagement coûteux de l'armée dans les trois départements d'Afrique du Nord, jamais totalement pacifiés depuis le début de l'insurrection algérienne (novembre 1954). Par ailleurs, il faut écarter toute nouvelle tentative de putsch militaire en métropole, comme celui d'avril 1961, qui avait fait vaciller le pouvoir.

Pour les Algériens du Front de libération nationale (FLN), dont la délégation comprend Belkacem Krim, L. Ben Tobbal, S. Dahleb et M. Yazid, l'objectif est la négociation d'une indépendance rendue délicate par la découverte de gisements pétroliers importants au Sahara, et la présence massive d'Européens (les «pieds-noirs») sur le sol algérien. L'accord stipule l'organisation de deux référendums sur l'indépendance algérienne, l'un en France métropolitaine et l'autre en Algérie, ainsi que la poursuite d'une aide économique importante et un cessez-le-feu applicable dès le 19 mars entre l'armée française et les combattants du FLN.

L'annonce de la signature des accords d'Évian plonge l'Algérie dans une spirale d'attentats meurtriers de la part des factions les plus extrémistes des deux camps, dont l'Organisation armée secrète (OAS), qui joue son va-tout en adoptant la stratégie de la terre brûlée. Le départ d'un million de pieds-noirs, dans des conditions extrêmement éprouvantes, symbolise la fin de la présence française en Afrique du Nord.
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Guy Mollet

Né à Flers-de-l'Orne le 31 décembre 1905, il adhère à la SFIO en 1923. Prisonnier de guerre (1941), résistant, maire d'Arras (1945), il est secrétaire général de la SFIO (1946-1969). Député du Pas-de-Calais en 1945, régulièrement réélu, il est plusieurs fois ministre d'Etat sous la IVe République et vice-président du Conseil (mars-juillet 1951). Cofondateur avec Pierre Mendès France du Front républicain, il devient président du Conseil (31 janvier 1956), mais s'englue dans le problème algérien et échoue dans l'affaire de Suez (octobre-novembre 1956). Démissionnaire le 21 mai 1957, il est vice-président dans le cabinet Pflimlin, puis, après le 13 mai 1958, il se rallie à de Gaulle dont il est ministre d'Etat (juin 1958-janvier 1959). En 1962, contre l'élection présidentielle au suffrage universel, il se lance dans une opposition farouche au régime. Il est un des fondateurs, en 1965, de la Fédération de la gauche démocratique et socialiste (FGDS). De plus en plus isolé face à la montée de Mitterrand, il ne se reconnaît pas dans le nouveau parti socialiste né du congrès d'Epinay (1971). Il meurt le 3 octobre 1975.

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Général Massu

Né le 5 juin 1908 à Châlons-sur-Marne, il rallie les Forces françaises libres dès 1940, et combat sous les ordres du général Leclerc qu'il suit en Indochine. Général en 1955, commandant de la 10e Division parachutiste, il dirige les opérations de Suez (1956). A Alger, il joue un rôle décisif le 13 mai 1958 et accepte d'être président du Comité de salut public, souhaitant le retour de De Gaulle. Commandant du corps d'armée d'Alger (décembre 1958), il est déçu par la politique que le Général mène en Algérie. Son rappel en métropole provoque des émeutes en janvier 1960 ("semaine des barricades"). Mais il vota "oui" au référendum du 8 janvier 1961 sur le principe d'autodétermination, et refusa de participer au putsch. Gouverneur militaire de Metz (1961) puis commandant en chef des forces françaises d'Allemagne, il accueille le général de Gaulle à Baden Baden le 29 mai 1968 et l'assure de la fidélité de l'armée. Il obtient l'amnistie pour les condamnés du putsch et de l'OAS.
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Ben Bella

Né le 25 décembre 1916 à Marnia (Oranie) dans une famille de commerçants, Ahmed Ben Bella participe à la campagne d'Italie et à celle de France. Après les événement de Sétif en mai 1945, il rejoint les rangs du mouvement nationaliste MTLD, et entre, en 1948, à l'état-major de son organisation paramilitaire clandestine, l'"Organisation spéciale" (OS). Arrêté en mai 1950, il s'évade en mars 1952, vit clandestinement en France puis au Caire où il prépare le soulèvement du 1er novembre 1954. Chef historique du FLN, il est influencé par Nasser dont il gagne l'appui, ce qui lui vaut l'hostilité de nombreux membres du FLN. Son avion est intercepté en vol au dessus d'Alger, le 22 octobre 1956. Détenu en France, il est libéré après les accords d'Evian, et il entre en conflit avec le GPRA. Après l'élection d'une assemblée constituante en septembre, il préside le gouvernement avant d'être élu à la présidence de la République le 15 septembre 1963. Renversé en juin 1965 par le colonel Boumediene, il est emprisonné jusqu'en juillet 1979, puis assigné à résidence jusqu'à sa libération en octobre 1980. Exilé en Europe, il revient en Algérie en 1990.
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Les fellaghas

Partisan algérien ou Tunisien soulevé contre l'autorité française pour obtenir l'indépendance de son pays. Les fellaghas furent pendant la guerre d'ALgérie, la terreur de tous les pieds noirs et les ennemis de l'armée.
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Le FLN

Front de libération nationale (FLN), parti nationaliste algérien né de la fusion de divers mouvements nationalistes à la veille de la guerre d'Algérie contre la France, et qui conduisit son pays à l'indépendance. De 1962 à 1989, le FLN fut le parti unique de l'Algérie indépendante; il perdit ensuite de son importance face à la montée du FIS (Front islamique du salut) dans le pays. La fondation du FLN et la guerre d'Algérie Le FLN fut créé en novembre 1954, au Caire, par Ahmed Ben Bella (appelé à devenir le premier président de la République algérienne) et huit autres jeunes nationalistes radicaux, qui souhaitaient prendre leurs distances avec le mouvement de Messali Hadj, trop lié à leurs yeux à la gauche marxiste métropolitaine, ainsi qu'avec les projets modérés de Ferhat Abbas. Le FLN rassembla sous sa bannière la majorité des mouvements nationalistes afin de coordonner l'action armée sur le territoire algérien et d'obtenir «l'indépendance nationale par la restauration de l'État algérien». Il se dota d'un pouvoir exécutif, le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), et d'une armée, l'ALN (Armée de libération nationale). Les neuf fondateurs (les «chefs historiques») jouèrent un rôle essentiel pendant toute la guerre d'indépendance, et bon nombre de vétérans du FLN ont continué à exercer leur influence politique dans les gouvernements de l'Algérie indépendante.
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Le Général Salan

Né le 10 juin 1899 à Rocquecourbe (Tarn), il s'engage en 1917, est affecté au Levant, puis en Indochine (1921-1937). Durant la Seconde Guerre, il sert en Afrique du Nord, puis au Tonkin en 1945. Général de division, il est commandant supérieur des troupes françaises d'Extrême-Orient (1948). Il succède à de Lattre après sa mort, comme commandant en chef des forces françaises en Indochine (1952). Général d'armée, il est commandant interarmées en Algérie (1956) où il est visé par un attentat organisé par des partisans de l'Algérie française en 1957. Après le 13 mai 58, il se met en contact avec de Gaulle qui le nomme délégué général du gouvernement en Algérie. Remplacé par Challe, il est gouverneur militaire de Paris (1959). Partisan de l'Algérie française, interdit de séjour en France, il multiplie les déclarations hostiles à toute négociation. L'un des organisateurs du putsch (21-26 avril 1961), il se réfugie en Espagne, où il fonde l'OAS. Condamné à mort par contumace (11 juillet 1961), arrêté à Alger (20 avril 1962), sa peine est commuée en détention à vie (23 mai 1962).Amnistié en 1968, réhabilité en novembre 1982, il meurt le 3 juillet 1984.
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Paul Delouvrier

Né le 25 juin 1914 à Remiremont (Vosges), il est major de l'Inspection des finances en 1941. Résistant, en novembre 1944 il devient directeur de cabinet de René Pleven, ministre des Finances. Après un passage au Commissariat au Plan, il réoccupe le poste au cabinet de René Mayer en 1947 et en 1951, avant de devenir le directeur financier de la Communauté européenne du Charbon et de l'Acier (CECA) en février 1955. Nommé en décembre 1958, délégué du Gouvernement en Algérie par le général de Gaulle, il y affronte la "semaine des barricades" en janvier 1960. Revenu en métropole, il devient délégué général du district de la Région parisienne, qu'il modernise de 1961 à 1969, et dont il est préfet après 1966, vice-président de l'Aménagement du territoire. Président d'EDF de 1969 à 1979, il prend ensuite en charge l'établissement public de la Villette à Paris jusqu'en 1984. Il meurt le 16 janvier 1995.
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Challe

Né le 5 septembre 1905 au Pontet (Vaucluse), il entre dans l'armée de l'Air en 1925, à sa sortie de Saint-Cyr. En 1947, il devient sous-chef d'état-major de l'armée de l'Air, en 1955. Major général des forces armées, il joue un rôle important dans la préparation de l'expédition de Suez en 1956. A la fin de 1958, il remplace Salan comme commandant en chef interarmées en Algérie et met en place le "plan Challe" visant à une reconquête du territoire contre les rebelles. Après la semaine des barricades (janvier 60), de Gaulle qui veut l'éloigner, le nomme commandant en chef du secteur Centre-Europe de l'OTAN. Ayant demandé une retraite anticipée, il se rapproche des opposants à la politique algérienne du chef de l'Etat. Républicain et loyaliste, il accepte cependant de diriger le putsch du 22 avril 1961. Après l'échec, il se rend et est condamné à quinze ans de réclusion criminelle. Gracié par de Gaulle, il est libéré en décembre 1966. Il meurt à Paris le 18 janvier 1979.
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Jouhaud

Né le 2 avril 1905 à Bou Sfer (Algérie), il entre dans l'armée de l'Air à sa sortie de Saint-Cyr, en 1926. Il est commandant en 1940 lorsqu'il est fait prisonnier. Il s'évade, entre dans la Résistance et assure le commandement de l'Organisation de l'armée en Gironde. Poursuivant sa carrière, il est général de Corps Aérien en 1956, et commande la Ve Région aérienne à Alger. Adjoint de Raoul Salan en 1958, il participe au 13 mai 58 et est vice-président du Comité de salut public. Nommé chef d'état-major puis inspecteur de l'armée de l'Air, il est mis en disponibilité à sa demande en 1960. Il participe, le 22 avril 1961, au putsch avec les généraux Zeller, Challe et Salan. Après l'échec, devenu chef de l'Organisation Armée Secrète (OAS) en Oranie, il est arrêté le 25 mars 1962. Condamné à mort par le Haut Tribunal militaire le 13 avril, il est gracié le 28 novembre 1967, condamné à la détention à perpétuité et libéré. Il est réintégré dans les cadres de réserve en 1982. Il meurt à Royan le 4 septembre 1995.
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Zeller

Né le 1er janvier 1898 à Besançon (Doubs), il est engagé volontaire durant la Grande Guerre (1915). Après une carrière classique d'officier d'artillerie, il participe à la campagne d'Italie et devient sous-chef d'état-major du général Juin (1943-1944). Il est général de brigade en 1946, puis de division en 1950. Chef d'état-major de l'armée de Terre en 1955, il démissionne en 1956 pour protester contre la lenteur de l'envoi de renforts en Algérie. Rappelé en activité après le 13 mai, il conserve son poste jusqu'à sa retraite en 1959. Reprochant à de Gaulle sa politique d'abandon, il organise avec Jouhaud, Challe et Salan, le putsch (21-26 avril 1961). Après s'être enfui, il se rend en apprenant l'arrestation de certains conjurés. Le Haut Tribunal militaire le condamne à quinze ans de réclusion criminelle. Amnistié en 1966, réintégré dans les cadres (1974), il meurt à Paris, le 18 septembre 1979.
Condamné par contumace en mars 1961 à dix ans de réclusion criminelle, déchu de son mandat de député, il bénéficie de la loi d'amnistie votée en 1968.
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L'OAS

Organisation armée secrète (OAS), organisation clandestine hostile à l'indépendance de l'Algérie (1961-1963).
L'OAS diffuse ses premiers tracts à Alger en février 1961, un an après la Semaine des barricades où s'est manifestée l'opposition irréductible d'une partie des «pieds-noirs» (les Européens installés en Algérie) au processus d'indépendance auquel le général de Gaulle se rallie de plus en plus manifestement. Or les partisans de l'Algérie française ont été nombreux, de part et d'autre de la Méditerranée, à voir en de Gaulle le défenseur de leurs intérêts. La déception est à la mesure des espoirs soulevés par le discours du forum d'Alger du 4 juin 1958 (« Je vous ai compris !» avait lancé le Général aux Algérois). La guerre banalisant la violence, le terrorisme des anti-indépendantistes se développe.
L'OAS en est la forme la plus brutale. Elle accueille une partie des rescapés du putsch des généraux du 22 avril 1961 et se donne comme mission l'élimination physique, en France et en Algérie, de tous les partisans de l'indépendance. Sous la direction des généraux Salan et Jouhaux, l'OAS reçoit aussi l'appui de nombreux cadres militaires, anciens de Suez et d'Indochine, de certains membres de la police et bénéficie du soutien du petit peuple des pieds-noirs.
Malgré l'état d'urgence instauré par de Gaulle d'avril à septembre 1961, les attentats se multiplient contre les musulmans, les Européens «libéraux» et les personnalités favorables à l'indépendance de l'Algérie. En mai 1961, le maire d'Évian-les-Bains, lieu choisi pour ouvrir les longues négociations, est assassiné. En septembre 1961, de Gaulle est visé une première fois; l'attentat d'Issy-les-Moulineaux, entre autres, fait plusieurs victimes. Les réactions des partis et des syndicats de gauche face aux excès de l'OAS sont, elles aussi, durement réprimées par la police : le 8 février 1962, neuf personnes périssent écrasées par une charge policière à la station de métro Charonne.
Le 18 mars 1962, les accords d'Évian mettent fin à l'affrontement entre la France et les indépendantistes algériens. C'est le signal, en Algérie, d'une nouvelle flambée de terrorisme de l'OAS, qui décide de détruire tout ce qu'elle considère comme le «patrimoine national». La Cour de sûreté de l'État est alors créée pour juger les terroristes qui continuent de frapper en France : de Gaulle est de nouveau visé le 22 août 1962 par l'attentat du Petit-Clamart. Cependant, les bases logistiques de l'OAS s'épuisent, et ses principaux dirigeants sont peu à peu arrêtés. En 1969, de Gaulle amnistie les derniers condamnés.
Féroce, aveugle, l'OAS prétend à une double légitimation dans la violence parallèle des indépendantistes algériens et dans le souvenir de la lutte armée menée par la Résistance!; elle ensanglante de façon dramatique la fin de la guerre d'Algérie. Certains réseaux restent cependant en sommeil, quitte à se réveiller ponctuellement, comme en témoigne l'assassinat le 5 mars 1993, à Montpellier, de Jacques Roseau, porte-parole du Recours, la plus importante des organisations de rapatriés d'Algérie. Les trois auteurs de ce meurtre, anciens de l'OAS et membres de l'Union syndicale de défense des intérêts des Français repliés d'Algérie (Usdifra), proche de l'extrême-droite, ont été condamnés à vingt ans de réclusion criminelle pour deux d'entre eux, et à quinze ans pour le troisième, par la cour d'assises de l'Hérault le 20 décembre 1993.

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